Coudre ma robe de mariée – Partie 1 : entre intuition, couture et émotions
- Anna Devittori
- 27 mars
- 4 min de lecture
Je ne suis pas de celles qui ont toujours rêvé de se marier. Le grand jour, la robe blanche, la fête... ce n’était pas un fantasme d’enfant, ni un objectif de vie.
Et pourtant, quand Paul m’a demandé en mariage, début juillet 2024, j’ai été profondément ému. Ce n’était pas la surprise de la demande en elle-même — je savais que ça finirait par arriver — mais plutôt la symbolique : un amour qui grandit, une union choisie, une promesse de chemin à deux. Faire une fête avec les gens qu'on chérit autour de ça… je trouve ça merveilleux.

Faire sa robe : pas prévu au programme
À ce moment-là, je venais à peine de finir ma reconversion en psychomotricité. Je préparais aussi un tournant important : le lancement d’Aina Pattern, mon projet de patrons de couture.
Autant dire que je n’avais pas le temps, ni l’envie, de coudre ma robe de mariée.
J’avais bien imaginé, quelques années plus tôt, une robe simple et faite maison. Mais une fois la demande faite, cette idée ne me ressemblait plus du tout.
J’avais envie de surprise, de sophistication, d’un vêtement que je n’aurais jamais osé porter autrement. Et aussi… d’un rendu vraiment propre, professionnel, sans les défauts que je connais trop bien quand je me lance dans des finitions.
Essayages et déclic
J’ai pris rendez-vous pour faire des essayages en boutique. L’idée, c’était surtout de voir ce qui m’allait et de mieux cerner mes goûts. Acheter sur place ? Hors de question. Les prix m'ont toujours semblé démesurés pour une robe qu’on ne porte qu’une fois.
Mais ce que je n’avais pas prévu… c’est l’émotion des essayages.
Ça m’a vraiment transportée au jour J et ça m'a donné envie d'être canon !
Et contre toute attente, ce que j’aimais sur photo ne m’allait pas du tout, et inversement.
Petit à petit, un modèle a commencé à se dessiner dans ma tête : une combinaison improbable de détails vus ici et là, que je n’aurais jamais pensé réunir.
L’éthique, le budget et l’équilibre
J’ai exploré les options en ligne — des robes pas chères, mais aux valeurs éthiques floues. Et même si certains vendeurs semblaient plus transparents, je n’étais pas convaincue. En même temps, quand tu n’as pas un budget illimité, renoncer à une robe magnifique pour rester alignée avec tes valeurs, c’est hyper frustrant.
J’ai découvert FilYou, une plateforme où des couturières proposent des créations sur mesure à des prix accessibles. Une belle alternative, plus humaine, plus locale.
Mais au moment de concrétiser, j’ai eu peur que mes idées ne soient pas bien comprises. J’avais déjà dessiné ma robe. Je savais ce que je voulais.
Et en vrai… je fais des patrons, je couds, je sais modéliser. Alors j’ai eu cette pensée :
Et si j’essayais, juste pour voir si j’en suis capable ?
Une journée test, et tout bascule
J’ai bloqué une journée pour faire un test de patron, à partir de mes croquis et d’un vieux drap.
Franchement, je pensais que ce serait trop compliqué. Mais j’ai été bluffée par le résultat : le patron tenait la route, les lignes étaient là, il ne manquait plus que des ajustements fins selon le tissu.
Et c’est comme ça que j’ai décidé de me lancer.
La quête du tissu parfait (et la surprise des doublons)

J’ai découvert Belgarian Fabrics, une entreprise qui propose des fins de stocks de marques haut de gamme, à prix doux. Les descriptions sont détaillées, les photos précises, et même des vidéos permettent de voir les tissus en mouvement.
J’ai commandé un premier crêpe… qui a finalement mieux convenu à un deuxième modèle de robe que j’avais en tête (au cas où j’aurais le temps et le budget).
Du coup, j’ai aussi commandé un autre crêpe chez Coupons de Saint-Pierre pour le modèle initial.Et c’est comme ça que l’idée de faire deux robes s’est imposée.Deux robes, pour deux moments différents du mariage. L’une plus glamour, plus audacieuse. L’autre plus bohème, plus souple, plus moi.
La dentelle : un gros flou

La dentelle, c’est pas vraiment mon truc. Mais pendant les essayages, j’ai découvert que la qualité faisait toute la différence.
Impossible de me projeter sans toucher les matières, et pourtant je n’ai pas trouvé de magasin qui proposait ce que je cherchais sans devoir aller à Paris.
J’ai fini par tester des échantillons à petit prix (sans connaître leur origine exacte) et j’ai gardé celui qui me plaisait le plus, malgré mes hésitations.
La panne et la révélation
En plein dans le projet, ma machine à coudre m’a lâchée. Une machine que je partageais avec ma mère depuis des années, et qui avait accompagné tant de projets. Ça m’a vraiment peinée. Elle ne fonctionne plus, et c’est une page qui se tourne.
Ma mère, c’est elle qui m’a transmis la passion de la couture. Aujourd’hui à la retraite, elle s’y remet doucement, et j’espère qu’elle continuera même quand je partirai loin.
Quant à moi… j’ai investi, sans attendre un anniversaire ou une occasion spéciale. J’ai choisi une nouvelle machine haut de gamme, parce que j’en avais besoin, et parce que je veux coudre, coudre, coudre — même si je ne sais pas encore comment je vais concilier ça avec tout le reste.
À l’inverse, mon fer à repasser vapeur intelligent, je l’ai bien reçu pour mes 30 ans. Et même si je déteste repasser, en couture, c’est un outil indispensable.J e suis heureuse d’avoir du matériel de plus en plus professionnel, dans l’univers où je me sens pleinement vivante.
Ce que j’en retiens…
Aujourd’hui, mes robes sont presque terminées. Elles ne sont pas parfaites, mais elles me plaisent. Et surtout, j’ai appris. J’ai expérimenté. J’ai osé. J’ai persévéré. J’ai cousu seule, modifié en chemin, raté, recommencé… et je suis fière du chemin parcouru.
Ces robes restent encore secrètes pour le moment,
mais après le mariage, je vous raconterai tout. Et je partagerai avec vous quelques photos de ces créations cousues avec le cœur.
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